top of page

Vous connaissez la fable du loup et du piaf... ? Moi non plus... mais elle aurait pu être écrite pour nous...

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

C'est l'histoire d'un loup, qui après avoir bourlingué un peu partout décide de rentrer dans sa forêt natale à l'autre bout du monde. Il est vieux, blessé et blasé. Il en a croisé des gens pendant son voyage mais les gens, c'est trop contraignant. Ils veulent toujours que vous soyez comme-ci ou comme ça et avec eux, le loup ne se sent pas libre d'être loup. Alors il a qu'une envie, c'est de se retirer du monde, être libre, avoir de compte à rendre à personne...

Le truc c'est qu'il lui reste des milliers d'kil' à parcourir et avec sa patte brisée, l'mauvais temps et les gros nuages noirs au dessus d'sa tête, ça va être folklore, même si l'vieux loup bah il est du genre endurant et obstiné. Mais l'enfoiré se décourage pas. Il sait qu'au bout du voyage y aura la paix à laquelle il aspire, alors l'vieux loup s'met en route.

 

Chemin faisant, dans une forêt, v'là not' loup qui tombe sur un piaf en train d'récolter du bois pour s'construire un abris. Dans l'fond, le loup, c'est pas un aussi mauvais type que ça.. sans compter qu'il a besoin d'faire une pause pour reposer sa patte. Et pis, il s'est pas encore réhabitué à être un connard d'ermite associale après tout les gens qu'il a croisé ! Donc il  propose à l'oiseau de l'aider et c'dernier accepte.

 

A deux, l'abri est rapidement terminé et pour le remercier, le piaf lui propose de partager son abri et un peu de nourriture le temps que le loup ait reposé sa patte et soit prêt à repartir.

 

Le loup, il sait parler la langue de toutes les autres créatures, mais le piaf, il parle une langue que le loup n'a jamais entendue. Alors pendant qu'le piaf lui parle sa drôle de langue, le loup, il apprends. En apprenant la langue de l'oiseau, le loup découvre que l'oiseau est un voyageur, comme lui. Il apprend que l'piaf ne sait pas voler, qu'il fait partie d'une race d'oiseau qui n'vole pas. II apprend que l'piaf parle cette drôle de langue parce qu'il ne sait plus parler la langue des autres, que ça l'rend totalement seul parce que plus personne ne l'comprends, pas même sa famille. Le loup, lui, il a pas d'famille mais il comprends. Il écoute. Il apprends l'oiseau.

​

La nuit tombe. Sa patte lui fait moins mal, il pourrait s'tirer mais il ne part pas. Il veut encore écouter l'oiseau et c'est pas plus mal parce qu'au fond, l'oiseau est content de pouvoir être compris et il en a des choses à dire.

​

Le piaf lui raconte qu'il est aussi partit parce que les autres piafs se foutaient de lui. L'oiseau c'est pas un loup, il aime pas tant que ça la solitude mais elle est parfois mieux que de se prendre le bec avec les autres qui ne le comprennent pas. Même quand il parlait encore leur langue.

La solitude, ça le loup comprends aussi.

​

Le piaf, c'est un rêveur, il se fout de pas avoir d'ailes comme les autres, il montre au loup ce ciel si inaccessible et lui dit que c'est là qu'il veut aller.

Le loup connait le ciel, c'est là qu'il pose ses yeux toutes les nuits, surtout  quand il chante pour la lune, mais ça lui est jamais venu à l'esprit de vouloir y aller. "Sûrement un truc de piafs", qu'il se dit.

​

Le piaf, c'est un piaf. Ailes ou pas, son esprit s'envole. Parfois même au dessus des gros nuages noirs. Quand il parle, le loup, qui pourtant se fiche des problème d'ailes et d'aller dans le ciel, s'envole avec lui. Quand il vole, ses nuages noirs se font moins menaçants. C'est comme ça qu'il comprends que le ciel de l'oiseau, c'est un peu comme sa forêt natale: Un coin tranquille où personne ne va et où t'es libre d'être toi même.

​

Le loup comprends alors que l'oiseau et lui, bien que de nature différente, sont pas si différent que ça au fond. Que tout les deux recherchent la liberté.

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

Le loup est sage. Il écoute mais ne parle pas beaucoup. Et quand on sait écouter on devient habile pour comprendre les autres et il comprends qu'au fond, l'oiseau est un peu triste de ne plus parler la même langue que les autres, même s'il ne le montre pas (parce que son esprit vole au dessus des nuages à défaut de son corps) alors le loup décide d'aider l'oiseau.

​

Le loup ne sait pas voler. Il ne peut pas apprendre à l'oiseau mais le loup est fort et sage, le loup peut veiller sur l'oiseau jusqu'à ce que ce dernier atteigne enfin le ciel. Le loup sait parler la langue de l'oiseau mais n'a pas oublié les autres langues, le loup peut servir de traducteur à l'oiseau, en échange, l'oiseau continuera de chasser le mauvais temps pour lui.

​

L'oiseau accepte une nouvelle fois l'aide du loup. L'oiseau est heureux. En vérité, l'oiseau voulait que son ami loup marche encore avec lui mais l'oiseau connaissait trop bien le prix de la liberté pour en priver son ami en l'entrainant dans sa quête du ciel.

​

Le loup est sage. Il sait qu'en suivant l'oiseau, l'oiseau et lui traverseraient probablement un nombre incalculable de forêts et que ces forêts sont autant de morceau de liberté pour lui. Alors que le ciel pourtant immense est là, quasi inaccessible au dessus de leur tête, à eux qui ne sont pas nés pour voler.

​

Et le ciel: il n'y en avait qu'un.

bottom of page