On the Road

Il m’a fallut du temps pour me convaincre de me poser devant une page pour écrire ces mots.

Pour moi, c’était un geste surréaliste. Il l’était au moins autant que l’homme pour qui j’écris ces quelques lignes.

 

Desdemonasz, ne peux pas être simplement désigné sous l’appellation d’homme comme je viens pourtant de le faire. Oui, il a probablement un service trois pièces, je vous l’accorde, mais si on fait abstraction de ça et des débats à ce sujet, je peux en tout cas vous certifier une chose : Il est infiniment plus que ça. Ce n’est pas juste un homme au sens "humain" du terme pour commencer. C’est avant tout un tigre à dent de sabre. Sans doute le seul au monde même si rien ne me permet de l'affirmer. Et en tant qu’Apex predator de son temps, c’est un tueur.

 

On ne peut probablement pas ériger le meurtre au rang d’art ou en tout cas de quelque chose d’approchant sans heurter le fondement même de la morale. Mais, au-delà de sa nature prédatrice et des besoins qui en découlent, Diego a élevé les concepts de Vie et de Mort à un niveau bien différent de celui qu’on apprend à connaître dans une petite vie bien rangée. A un niveau bien supérieur, en fait.

 

En dépit des conditions dans lesquelles nous nous sommes rencontrés, je sais que vivre au contact d’une telle créature et de ce qu’elle dégage m'a changée. Et ce, à un niveau que je ne parviens pas encore tout à fait à comprendre.

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Ce n'est pas peu de le dire car ce semeur de mort implacable m'a sauvé la vie.

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Si vous pouvez imaginer à votre façon que ça n'est pas anodin ni dans l'idée, ni venant de lui, en revanche, vous ne pourrez jamais comprendre à quel point ce geste est spécial à mes yeux. Et puis, c'est comme s'il nous avait propulsé, lui et moi, dans la 4ème dimension. Lui, parce qu'il a signé la fin du monde, moi parce que je fais irrémédiablement parti du sien, maintenant. Et ça, jusqu'à ce que la nature se réaligne, que le monde se remette à tourner à contre-sens et que Nirvana reprenne la vie qu'il a choisit, malgré lui, d'épargner et de protéger.

 

En attendant, chaque bouffées d'air que j'inspire et chaque souffles que j'expire lui appartiennent. C'est une juste rétribution. Il l'a gagné et ça lui revient de droit puisque sans son geste, je ne serai tout simplement plus là.

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Ma vie, mon être et mon âme.

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Jusqu'à la fin.