On the Road
Le petit oiseau de malheur s’engouffra dans la chambre du garçon.
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Leurs yeux (pour l’un vitreux et presque embué de larmes, pour l’autre vidés de toutes étincelles de bonheur) étaient cernés et rougis. Fatigués de chercher un espoir, leurs sourires évanescents avaient été balayés comme une poignée de sables sur les pavés. Des reflets mordorés se baignèrent un instant dans le couchant.
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La réalité leur faisait maintenant l'effet d'une pluie d'automne ruisselant sur eux les laissant trempés jusqu'aux os. Ils étaient deux pauvres âmes, blessées par la vie. Pris dans la tourmente.
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Pourtant, s’ils ne trouvaient pas une once d’espoir au fond de cette boîte de Pandore que le tueur aux yeux vairons avait ouverte c’est tout simplement parce que le petit corbeau et le garçon en portaient déjà les stigmates en eux. Et pendant un instant, il leur sembla moins difficile de marcher sous la pluie. Ensemble.
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« Maintenant je crois que c’est toi et moi contre le reste du monde. Non ? »
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« On dirait bien… »